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mercredi 27 janvier 2010

Compte-rendu sur « Les maîtrises après le bac en histoire»

Le 26 janvier 2010, trois étudiants à la maîtrise ont renseigné les étudiants du premier cycle sur leur programme d’études actuel. Voici un résumé de leurs conférences.

La maîtrise avec mémoire : devenir un artisan spécialisé
Par Guillaume Tremblay, B.A. histoire (2008), étudiant à la maîtrise en histoire, profil recherche

Un des aspects stimulants des programmes de maîtrise est de pouvoir personnaliser non seulement une recherche que vous allez mener à fond de train durant deux années, mais également votre cheminement. Selon moi, ce type d’expérience nous amène à être non seulement des étudiants, mais des artisans autonomes d’un savoir en construction. En ce sens, il y a autant de modes d’emploi pour construire une telle expérience que d’inscrits dans le programme. J’expliquerai dans cet article mon cheminement à la maîtrise et je tenterai de donner quelques conseils pour les étudiants qui veulent amorcer cette expérience.


Mon cheminement à la maîtrise

C’est durant ma seconde année de baccalauréat que j’ai décidé de me lancer dans l’aventure des cycles supérieurs. L’espace-temps de mon mémoire, l’Amérique française au XVIIe et au XVIIIe siècle, a été choisi en fonction de mes objectifs professionnels et de mes intérêts personnels. Mes objectifs professionnels : je souhaite enseigner des cours d’histoire canadienne au niveau collégial. Ainsi, faire une recherche touchant de près cette thématique me donne des outils et des connaissances qui me serviront grandement dans l’exercice de cette profession. Mes intérêts personnels : au cours du baccalauréat, je suis tombé sous le charme de l’histoire amérindienne, un champ disciplinaire que je méconnaissais totalement. Cette découverte n’a été possible que parce que le département d’histoire rend obligatoire la prise d’un cours en histoire canadienne durant le baccalauréat. Pour déterminer un champ spatio-temporel plus précis, j’ai pris des rendez-vous avec des professeurs des universités montréalaises spécialisés en histoire de l’Amérique française pour discuter des tendances de recherche et des avenues possibles.

J’ai choisi mes directeurs à la lumière des discussions que j’ai eues avec ces professeurs. Il était important pour moi de choisir un directeur avec qui j’avais des affinités intellectuelles. Mon choix s’est arrêté sur madame Sylvie Dépatie, une spécialiste de la question agraire dans l’espace laurentien au XVIIIe siècle. Avec ses suggestions de lecture, j’ai passé l’été 2007 à lire des ouvrages clés de l’histoire de l’Amérique française afin de déterminer un sujet de mémoire. Ces lectures et la poursuite de mes discussions avec ma future directrice m’ont permis de discerner mon sujet d’étude : La colonisation agraire au Pays des Illinois : transformations écologiques et relations euro-amérindiennes. Pour assurer une direction adaptée à la complexité de mon sujet, nous avons convenu de joindre monsieur Thomas Wien de l’Université de Montréal au projet. Il s’agit de combiner les connaissances de ma directrice avec celles d’un spécialiste de la question autochtone et du monde Atlantique du XVIIIe siècle. À ma dernière année de baccalauréat, j’avais un sujet bien défini et une solide codirection.

Ma première année de maîtrise fut strictement académique. J’ai choisi un cours de méthodologie, deux qui correspondaient à mon champ spatio-temporel et le dernier en histoire appliquée. Ce dernier a demandé une autorisation particulière de la direction du département. Pour rentabiliser au maximum le temps disponible, j’ai profité de ces cours pour approfondir mon mémoire. Durant mon cours de méthodologie, j’ai élaboré la structure nécessaire à la rédaction de mon projet de mémoire. Durant mes deux cours en histoire canadienne (enseignés par mes directeurs dans leur université respective), j’ai amorcé les premiers chapitres du mémoire. Le cours d’histoire appliquée fut choisi pour élargir mon horizon quant aux possibilités professionnelles du métier d’historien et pour mieux comprendre les défis liés à la transmission des connaissances historiques aux différents publics de l’histoire. Il a été utile pour renforcer mes outils de communication avec un public non universitaire et pour mieux comprendre les défis reliés à la diffusion de l’histoire. Ma seconde année de maîtrise a été uniquement consacrée à la recherche et à la rédaction. La complexité de mon sujet de mémoire m’a obligé à consulter plusieurs collections documentaires canadiennes et américaines. Pour faciliter mon accès à ces ressources, j’ai emprunté plusieurs documents et bobines de microfilms par le biais du service de prêts entre bibliothèques de l’UQAM et de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. J’ai également fait un cours séjour de consultation à Ottawa pour parcourir la correspondance des colonies de la Louisiane française avec les autorités françaises d’Ancien régime.

Durant la maîtrise, j’ai également travaillé à titre d’auxiliaire en enseignement et comme assistant de recherche. Ces expériences m’ont permis de développer des outils pédagogiques, de travailler avec des professeurs, de me familiariser avec les différents fonds d’archives d’histoire canadienne et d’expérimenter l’enseignement. Elles ont grandement contribué à définir mes propres ambitions professionnelles. D’autre part, j’ai assisté à quelques colloques et congrès : celui de la French Colonial Historical Society à Québec en 2008, puis celui de l’IHAF, du Groupe Atlantique et de la Société des professeurs d’histoire du Québec à Montréal en 2009. Ces occasions m’ont permis de rencontrer différents chercheurs, étudiants et professeurs québécois, canadiens, français et américains qui travaillent dans le champ de l’Amérique française.

Au quotidien, mon horaire est très chargé. Je consacre environ 56 heures par semaine à ma maîtrise. Pour garder la concentration au maximum, ma routine est de travailler dans le jour et de me reposer après le souper. La pratique d’un sport me permet de dépenser mon énergie. Je conseillerai aussi de prendre quelques journées de congé à l’occasion et de profiter au maximum des congés fériés avec la famille et les amis.


Quelques modestes conseils :

- Déterminer votre champ spatio-temporel le plus tôt possible. Suivez le plus de cours possible dans ce champ durant votre baccalauréat et choisissez un directeur avec qui vous avez des affinités intellectuelles.

- Le sujet d’étude doit être en accord avec le temps et l’énergie que l’on dispose. Soyez ambitieux, mais réaliste. Si vous savez que vous désirez obtenir un doctorat, élaborez une stratégie à long terme où la maîtrise allègera votre tâche au doctorat. Vous serez plus ouvert aux éléments de découverte qui surgiront en cours de route. De plus, sachez que certaines universités offrent des maîtrises accélérées pour les étudiants ayant un excellent dossier, ce qui permet de passer plus rapidement au doctorat.

- Évitez au maximum de travailler durant la maîtrise. Concentrez-vous sur vos études, vos contrats au département ou les projets constructifs pour votre parcours professionnel. Cette stratégie vous donnera plus de temps et vous rendra plus compétitif.

- N’hésitez pas à participer aux échanges lors des colloques et des congrès. Ce sont des moments de partage et des lieux d’un brassage des idées très inspirant avec des historiens et des étudiants d’ici et d’ailleurs.

- Durant votre formation, n’hésitez pas à côtoyer d’autres institutions. À l’UQAM, le programme permet de suivre un cours dans une autre institution ou d’effectuer une partie de sa formation à l’étranger. Ces occasions sont aussi des moments de partage stimulants. Élargissez vos circuits de connaissance, explorez les diverses opinions dans votre domaine de recherche et, du même coup, élargissez votre réseau professionnel.

- Établissez une routine rigoureuse, mais saine. L’organisation de l’horaire au quotidien dépend de votre capacité de concentration, de vos besoins et des particularités de votre situation personnelle. Ce sont tous des questions auxquelles vous pouvez vous attaquer durant vos études au premier cycle. Le baccalauréat vous permet ainsi de mieux connaître les stratégies, les habitudes et les façons de faire que vous devrez adopter à la maîtrise.



À mi-chemin entre la maîtrise traditionnelle et la maîtrise en muséologie; la maîtrise en histoire appliquée
Par Stéphanie Lacroix, B.A. histoire 2008, étudiante à la maîtrise en histoire, profil histoire appliquée

C’est dans le cadre d’un midi-causerie organisé par le Réseau Histoire que j’ai découvert le programme d’histoire appliquée. En me renseignant davantage, j’ai tout de suite su que ce programme était pour moi. Cette maîtrise m’offrait la possibilité de développer ma passion pour l’histoire dans un contexte stimulant où la discipline historique dépasse les murs de l’université. La créativité, l’initiative et l’esprit d’équipe que le programme encourage m’ont convaincu de choisir cette formation.

Durant la période de scolarité, le programme permet aux étudiants de prendre connaissance des divers modes de vulgarisation et de diffusion de l’histoire. Que ce soit par les études patrimoniales, les expositions virtuelles, les projets commémoratifs ou les visites guidées, l’étudiant est mis en contact avec les enjeux méthodologiques et éthiques de l’histoire grand public.

Ensuite, le stage de quinze semaines s’avère une expérience unique de s’insérer dans une équipe de travail et de mettre en valeur les compétences acquises en classe. Les concepts étudiés dans le contexte académique prennent une dimension concrète sur le terrain. Il s’agit d’une opportunité incroyable de voir comment les réflexes de recherche que l’on développe à l’université peuvent trouver des applications concrètes dans un cadre professionnel.

Au terme de leurs études, les étudiants en histoire appliquée sont des historiens polyvalents. Familiarisés avec les différents modes de diffusion et de vulgarisation de l’histoire, ils sont en mesure d’adapter leurs stratégies de recherche à n’importe quel contexte. Que ce soit dans les musées, les médias, les divers paliers de gouvernements, les organismes culturels ou le domaine académique, l’historien appliqué peut facilement se trouver une place sur le marché du travail.

Personnellement, la formation en histoire appliquée m’a permis de développer une expertise en recherche et un esprit critique qui sont, en effet, convoités sur le marché du travail. J’encourage les étudiants du baccalauréat à considérer cette avenue, et ainsi faire bénéficier la société de la présence d’historiens de formation sur la place publique.
* L’usage exclusif du masculin vise à alléger le texte.



La maîtrise en muséologie, une maîtrise professionnelle
Par Jean-David Papa, B.A. histoire 2008, étudiant à la maîtrise en muséologie

Qu'est-ce que la muséologie?

La Muséologie est la science des musées. C'est-à-dire qu’elle concerne le « fait muséal » sous tous ses aspects. Évidemment, pour travailler dans un musée, il faut aimer ceux-ci, les connaitre et en être familier. Cette formation en détail en fait les différents aspects. Tout d’abord, les objets, qui sont à la base même du musée. Cette discipline s’intéresse donc au collectionnement, à la conservation, à l’utilité des objets qui nous entourent et sont mis à part dans les musées. Elle s’intéresse aussi aux rouages du musée, avec les questions de gestion monétaire, mais aussi de coordination, de ressources humaines, etc. Enfin, l’élément central du musée reste son visiteur, et tout un pan de la muséologie s’occupe de celui-ci, par la mise en exposition par exemple, mais aussi par les programmes éducatifs et tout ce qui rentre sous le terme d’« expérience du visiteur ».

Par contre, la muséologie n’est pas le Design ou la scénographie. Nous pouvons nous intéresser au ressenti général du visiteur, mais c’est une autre compétence qui saura comment amener au mieux à celui-ci.


Qu'est-ce que le programme?

Le programme de maîtrise en muséologie de l’UQAM est un programme conjoint avec l’Université de Montréal. Ceci permet d’aller chercher l’expertise des deux universités dans leurs domaines respectifs et un mélange très enrichissant avec des étudiants aux parcours différents, avec des mentalités différentes. Concrètement, cela signifie qu’un tiers des cours sont à suivre à l’UdeM. Il s’agit d’un programme professionnel, c'est-à-dire que l’accent est mis sur la formation pratique et sur l’acquisition de compétences autant, sinon plus, que de connaissances. Il peut mener au doctorat, qui lui se consacre bien plus à la recherche en muséologie. C’est aussi un programme multidisciplinaire. Un muséologue doit avoir des notions d’histoire de l’art, mais aussi de gestion, de droit, de psychologie, de science, etc. pour exercer son métier, mais aussi en fonction du type de musée auquel il se destine.

Avec des cohortes d’une vingtaine de personnes, l’ambiance est vraiment excellente et les liens se tissent vite, d’autant plus que la majorité des travaux doivent se faire en équipe. C’est peut-être la plus grande différence avec le baccalauréat en Histoire.

Comme nous le disions plus haut, les cours nous donnent une expérience pratique de la muséologie, nous sommes donc en contact fréquent et régulier avec des professionnels déjà établis, par le biais de conférences, visites, travaux pratiques… Par exemple, pour le cours de gestion, il a fallu inventer un faux problème à une vraie institution. Dans mon cas, nous avions décidé que la boutique souvenir ne rapportait pas assez. Il a fallu trouver des solutions pour la rendre plus attrayante, entre autres, en ouvrant un mur sur la rue. Il a donc fallu appeler des entrepreneurs pour évaluer le coût du travail, de la vitre, etc. puis établir si l’opération pouvait être rentable. Des recherches donc, mais pas du même type que celles nécessaires en Histoire, et rarement dans les livres des bibliothèques.

Les deux particularités de la maîtrise en muséologie sont d’une part, le stage de trois mois dans une institution muséale du Québec ou internationale, et d’autre part, le travail dirigé. Le stage nous immerge réellement dans la pratique du métier et nous avons généralement une tâche bien définie à accomplir, comment préparer une exposition ou développer tel ou tel programme. Il n’y a pas de mémoire en tant que tel, mais un travail dirigé, ce qui est sensiblement pareil. Encore une fois, il est juste plus concret, avec des exemples pris par des enquêtes de terrain ou par des entrevues.


Quel intérêt pour un historien?

Déjà, la majorité des musées sont des musées dits « de société », autrement dit à forte tendance historique. Vos connaissances et vos compétences développées lors du bac seront alors très utiles, car que vous vous en rendiez compte ou non, vous avez développé une culture générale relativement importante, et une ouverture sur différents champs spatio-temporels ce qui est crucial pour aborder sereinement un domaine multidisciplinaire comme la muséologie. La rigueur et l’analyse aussi, pour comprendre certains concepts et articulations logiques, pour dépouiller et transposer les témoignages et expériences concrètes. En un mot, pour ramener la pratique à la théorie et vis versa. Enfin, les travaux d’histoire sont généralement longs et écrits, vous avez acquis une capacité de rédaction utile pour coucher vos idées rapidement sur le papier.

En contrepartie, la formation en histoire souffre de quelques lacunes, notamment au sujet de l’histoire de l’art, mais surtout au niveau du travail de groupe et des présentations orales. Inexistantes au bac, elles représentent la majorité des travaux à faire à la maitrise en muséo.


Comment s’inscrire?

L’inscription à la maitrise est contingentée à vingt étudiants pour une admission à l’automne. Il faut, comme toutes les maîtrises, avoir une moyenne de 3.2 / 4.3. C’est du moins ce qui est marqué sur le papier, car c’est un comité de sélection qui détermine l’acceptation ou pas. En réalité, c’est bien plus sur vos expériences et votre lettre de motivation que vous serez choisi. Plus qu’une étape supplémentaire, ces lettres représentent une chance immanquable de vous présenter sous votre meilleur jour et d’expliquer précisément pourquoi la muséologie vous attire et pour montrer que vous avez le potentiel pour devenir un bon muséologue.

Plus qu’en concurrence, les trois maitrises se complètent en couvrant des champs différents. La maitrise en histoire de recherche produit la matière historique, celle en histoire appliquée la vulgarise en vue de la diffuser, et celle en muséo exploite celle-ci et la présente de la manière la plus intéressante possible pour le grand public.


Quelques liens utiles :

• Pour des renseignements sur les maîtrises en histoire (profil recherche et histoire appliquée) : www.histoire.uqam.ca
• Pour des renseignements sur la maîtrise en muséologie : www.museologie.uqam.ca
• Des exemples de mémoire de maîtrises : www.collectionscanada.gc.ca/thesescanada/index-f.html


Merci à Stéphanie, Guillaume et Jean-David !

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